On entend de plus en plus parler de radon. Ce gaz naturel radioactif inodore et incolore qui serait responsable de plusieurs milliers de décès par cancer du poumon chaque année. Pour comprendre pourquoi ce gaz naturel est dangereux, il faut bien saisir les notions physiques qui y sont associées.
La radioactivité, c’est quoi ?
Toutes les particules qui composent la matière présente dans notre environnement sont constituées d’un noyau composé de protons et de neutrons et d’électrons gravitant autour. Certaines de ces particules sont stables, c’est à dire qu’elles présentent un nombre équilibré de protons, de neutrons et d’électrons. D’autres particules, comme le radon, sont en revanche instables et vont alors chercher à s’équilibrer en se transformant spontannément en une autre particule, plus stable. C’est ce qu’on appelle la radioactivité : un phénomène naturel inévitable.
En quoi la radioactivité est dangereuse ?
La transformation spontanée d’une particule radioactive engendre la libération de rayonnements ionisants que l’on classe en trois catégories : Alpha, Béta et Gamma. Les rayonnements Alpha sont les plus puissants et les Gamma les moins puissants. Néanmoins, les Alpha sont très vite stoppés alors que les rayonnements Gamma ont la capacité de pénétrer les tissus en profondeur. Tous ces rayonnements sont dits ionisants car ils interagissent avec la matière. Plus leur puissance est grande, plus ils perturbent l’organisation de la matière vivante. Comme un coup de marteau qui viendrait tordre un clou le rendant inutilisable, l’impact des rayonnements ionisants sur la matière vivante peut être considérable, allant jusqu’à engendrer des cancers.
Et la radon dans tout cela alors ?
Le radon fait partie de la chaine de décroissance radioactive de l’uranium que l’on retrouve dans toutes les roches à la surface de la planète. C’est l’un des éléments intermédiaires conduisants à la transformation finale de l’Uranium instable au Plomb stable. Ce qui fait la particularité du radon par rapport aux autres éléments radioactifs constitutifs de cette chaine de décroissance radioactive naturelle, c’est que le radium, l’élément père du radon, passe d’une forme solide à une forme gazeuse lorsqu’il se transforme en radon. Le radon est donc un gaz naturel radioactif. A l’inverse, le radon repasse sous une forme solide lorsqu’il se désintègre en ses descendants : les Polonium 218 et 214 eux mêmes radioactifs.
Pourquoi le radon est il dangereux ?
Le radon et ses decendants solides sont émetteurs alpha. C’est à dire qu’en se décomposant, ils émettent une particule puissante mais facilement arrêtable. Autrement dit : quand le radon et ses decendants sont est à l’extérieur du corps, ils sont inoffensif car leur rayonnements sont bloqués par la couche de cellules mortes qui composent la surface de la peau. Lorsque le radon pénètre à l’intérieur du corps en revanche, ce qu’il fait naturellement lorsque nous respirons, les rayonnement alpha émis attaquent directement les cellules vivantes du corps et notamment les cellules pulmonaires qui sont en première ligne. A terme, une exposition prolongée à de fortes concentrations en radon peut être à l’origine de développement de cancers du poumon.
En France, 3000 personne décèderaient chaque années par cancer des poumons induit par une exposition prolongée au radon.
Où sommes nous le plus exposé au radon ?
Le radon suit la loi des gaz parfait. C’est a dire que le radon occupe de manière égale le volume disponible. C’est à dire qu’en extérieur, la concentration en radon est très faible compte tenu du volume d’air total. Ainsi, en extérieur, le risque lié à l’exposition au radon est négligeable. A l’inverse dans l’air intérieur, où nous passons environ 80% de notre temps, le radon peut se concentrer à des niveaux suffisemment importants pour générer une exposition pouvant avoir des conséquences sur la santé.
En effet, la notion de demi vie associé à la radioactivité est importante. Pour le radon elle est de 3,7 jours. C’est à dire qu’au bout de 3,7 jours, 50% d’une population d’atomes de radon donnée se sera désintégrée en polonium 218. Autrement dit, lorsque le radon se forme dans la croute terrestre, il a suffisemment de temps pour remonter à la surface et s’accumuler dans l’air intérieur avant de se désintégrer.
C’est donc dans l’air intérieur et en fonction de la puissance de la source mais également des caractéristiques et des modes d’occupation du bâtiment qu’il sera possible de déterminer le risque potentiel d’exposition au radon. Le risque réel ne pourra cependant s’établir que par le biais d’une mesure réalisé à l’aide d’un dispositif adapté.