Que dit la carte du radon ?
La carte du radon publiée par l’IRSN donne une information sur le potentiel risque lié au radon à l’échelle communale sur l’ensemble du territoire. Cette carte du radon définit ainsi 3 zones.
- Zone 1 : Risque potentiel faible
- Zone 2 : Risque potentiel modéré
- Zone 3 : Risque potentiel élevé.
La Bretagne ou le massif central par exemple, majoritairement classés en zone 3 sont des territoires à haut potentiel de risque où le risque de trouver des concentrations de radon élevés dans l’air intérieur est potentiellement plus élevé qu’ailleurs.
Où trouve-t-on du radon ?
On pourrait être tenté de dire que le radon n’est présent que dans les zones dites à risques. Donc en Bretagne et dans le Massif Central principalement car ces régions sont largement situés en zone 3. C’est bien là que la carte du radon est trompeuse car elle ne renseigne finalement que sur le potentiel de risque et non sur le risque réel. En réalité, le radon est présent absolument partout à la surface du globe et donc sur tout le territoire français. Il l’est cependant de façon inégale. Certaines régions présentant des sols de type granitiques et volcaniques plus riches en Uranium émettent naturellement plus de radon que les autres types de roches.
C’est ainsi uniquement en partant de cette réalité géologique incontestable que l’IRSN a construit la carte du radon en France telle qu’elle existe aujourd’hui. Car parmi l’ensemble des facteurs permettant d’expliquer la présence de radon dans l’air intérieur, le facteur géologique est le seul dont la donnée est directement et facilement disponible.
Le radon est donc un sujet à considérer partout, pas seulement dans les territoires situés en zone 3.
Interpréter la carte du radon
La concentration de radon dans l’air intérieur et donc les lieux où l’on trouve du radon dépend en effet de facteurs variés tous au moins aussi influents que la géologie :
- environnementaux variés comme la température, la pression, la porosité du sol, etc…
- techniques comme les matériaux, la configuration et la qualité de construction d’un bâtiment, efficacité de sa ventilation, etc…
- humains comme par exemple la fréquence d’aération d’une pièce, les habitudes de vie ou de travail, etc…
- sociaux comme niveau de connaissance et de formation vis à vis du risque, etc…
Ainsi, on facilement conclure qu’une personne vivant par exemple en Picardie, en zone 1 mais sans formation particulière vis à vis du radon, dans une maison ancienne avec une cave en terre battue sans cloison avec le rez de chaussée, bâtie sur un sol calcaire poreux laissant facilement remonter les gaz contenus dans le sol sera plus susceptible d’être exposé à des niveaux de radon dans l’air intérieur qu’une personne consciente du risque radon, adaptant son mode de vie et vivant maison récente bâtie en Bretagne.
La carte du radon est donc uniquement un outil de hiérarchisation politique mais en aucun cas d’un outil à utiliser pour justifier la décision de se lancer dans un diagnotic radon. Cette démarche doit en effet devenir systématique car c’est à ce jour le seul moyen qui permette d’évaluer avec précision et certitude le risque réel lié au radon dans l’air intérieur.