Depuis la succession des confinements pendant la période COVID-19, le sujet de la qualité de l’air intérieur tend à prendre de plus en plus d’espace dans les débats autour de la santé publique et de la santé au travail. Il existe de nombreux polluants dans l’air intérieur. Parmi ces polluants, le radon, en tant que gaz radioactif inodore et incolore d’origine naturelle serait responsable d’environ 3000 décès par an en France. A l’occasion de la Journée Nationale de la Qualité de l’Air, FIMEA Nouvelle Aquitaine a organisée à Bordeaux à la maison Ecocitoyenne, une journée de conférence sur la thématique de la qualité de l’air intérieur avec un focus particulier sur le sujet du radon.
Le Radon, un polluant de l’air intérieur
Le radon est un gaz naturel radioactif inodore et incolore. Il provient principalement du sol. En extérieur, ce gaz est trop dilué dans l’atmosphère pour être dangereux pour la santé. En revanche, en intérieur, il peut s’accumuler et provoquer en cas de forte exposition sur le long terme un cancer du poumon.
Mathieux Parneix, élu à la ville de Limoges et intervenant sur la table ronde dédiée au radon précise : « il s’agit d’ailleurs de la seconde cause de cancer du poumon à l’échelle mondiale et donc d’un enjeu de santé publique majeur sur lequel il est parfois difficile de communiquer car le risque est invisible. C’est un sujet extrêmement sensible mais nécessaire d’aborder avec nos administrés ».
Thomas Chauvin, responsable du développement de Radonova en France ajoute : « la Ville de Limoges fait partie de ces collectivités pionnières en matière d’appropriation, de communication et de gestion de la question du risque radon en France. Je suis d’ailleurs particulièrement admiratif du travail d’appropriation réalisé par la Ville de Limoges sur ce sujet. Définitivement un exemple à suivre. »
La gestion du risque radon grâce à la mesure
Identifier le risque réel relève d’un processus relativement simple. Il suffit de placer selon les recommandations des autorités de santé des détecteurs passifs de radon au sein d’un bâtiment. La mesure doit durer un minimum de deux mois et de renvoyer les détecteurs au laboratoire pour analyse. Les résultats communiqués par le laboratoire sont à comparer avec le niveau de référence de 300Bq/m³. Au-delà, il faut engager des actions complémentaires en vue de réduire les niveaux de radon.
Thomas Chauvin et Fabien Naessens, chercheur à l’université de Bordeaux précisent que : « la méthode de détection passive reste une méthode simple, fiable, bon marché et donc particulièrement adaptée lorsqu’il s’agit de réaliser d’investigations initiales. Cela permet de se situer vis-à-vis du risque réel au sein d’un bâtiment. En revanche il peut parfois être nécessaire, lorsque le niveau de référence de 300Bq/m³ est dépassé, de faire intervenir des méthodes de mesure dites en continu qui permettent d’identifier les variations de la concentration en radon dans le temps ».
Pierre Laurent, contrôleur de sécurité à la CARSAT Centre Ouest indique : « La CARSAT a mis en place un programme d’aide auprès des TPE pour aider les sociétés ayant identifié une problématique radon à mettre en place des solutions pour permettre une gestion du risque sur le long terme. »
Mathieu Parneix complète : « La ville de Limoges s’est équipée par le biais d’Octopus Lab, notre prestataire de service en charge de la qualité de l’air intérieur des établissements scolaires de la ville, de matériel de mesure du radon en continu SPIRIT de Radonova pour surveiller l’efficacité sur le long terme des systèmes visant à réduire les niveaux de radon mis en œuvre dans les locaux identifiés comme à risque à l’occasion du dépistage initial. La gestion centralisée des équipements mis en place nous permet un suivi simple mais rigoureux de la qualité de l’air intérieur dans nos bâtiments participant à l’objectif initial d’amélioration de la qualité de l’air intérieur ».