Le gaz radon : un cancérigène à dépister
Les effets de l’exposition au radon sur notre santé sont connus et bien documentés. C’est même un cancérigène avéré et reconnu par l’OMS depuis 1988. Ce phénomène naturel est un sujet de santé publique car l’exposition au gaz Radon représente la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme à travers le monde.
Bien sûr, plus les taux de radon dans notre environnement quotidien sont élevés, plus le risque pour la santé est élevé. Néanmoins, comme pour le tabagisme, toute exposition au radon, même raisonnablement faible représente un risque d’autant plus pour les fumeurs. Le coût du dépistage radon reste relativement faible, entre 50€ et 150€ environ en fonction du type de logement. Mesurer le radon est à ce jour le seul et unique moyen de connaitre à coup sûr si le radon représente un risque pour votre santé.
Le niveau de référence : à partir de quand le radon représente un danger ?
Il existe des législations nationales et internationales qui définissent des niveaux acceptables d’exposition au radon. On les nomme « niveaux de référence » pour définir un seuil de risque ou des « niveaux d’action », lorsqu’une intervention immédiate est nécessaire. Même si le radon est un sujet universel, les réglementations diffèrent d’un pays à l’autre.
En Europe c’est la directive EURATOM 59/2013 qui fait office de cadre global pour l’ensemble des États membres. L’intention de cette directive est de protéger les citoyens de l’UE contre les dangers résultant des rayonnements ionisants parmi lesquels l’exposition au radon. Elle recommande ainsi aux États membres de fixer un niveau de référence de 300 Bq/m³. Autrement dit, l’UE considère qu’en dessous d’une concentration de radon moyenne annuelle de 300 Bq/m³ dans l’air intérieur, les risques pour la santé sont limités.
La plupart des pays comme c’est le cas en France ont adopté ce seuil de référence de 300 Bq/m³ et mis en place une réglementation pour encourager les dépistages. Réglementation cependant partielle car à ce jour car seuls les lieux de travail et les établissements recevant du public situés dans certaines zones du territoire doivent faire l’objet d’un dépistage. Aucune contrainte réglementaire ne s’applique encore concernant le dépistage des logements privés par exemple.
Vers un élargissement des contraintes de mesure du radon ?
Dans son dernier rapport de 2018 sur le sujet, l’OMS considère que les risques liés à une exposition au radon commencent non pas à 300Bq/³ mais dès 100 Bq/m³. Par ailleurs, ce rapport recommande également de dépister le radon partout et pas seulement sur certaines zones.
S’inspirant de ce rapport mais aussi de leur propre expérience, certains Etats avec une tradition de mesure du radon plus ancienne et une population largement sensibilisée à la question du radon ont opté pour des niveaux de référence inférieurs : 200 Bq/m³ en Suède ou même 100 Bq/m³ en Norvège par exemple.
La question de la dose de radon
En plus du niveau de référence qui donne un cadre global facile à identifier grâce à un simple dépistage, la directive EURATOM BSS établit également une limite en termes d’exposition à la dose de radon réellement reçue par les personnes à 6mSv par an.
En effet, la mesure de la concentration de radon dans l’air intérieur donne une indication sur les niveaux de radon à l’œuvre dans l’air intérieur mais pas sur la dose réelle reçue par les personnes car celle-ci dépend du temps passé dans les espaces ou un dépistage a été réalisé. Il existe des méthodes spécifiques de dosimétrie pour identifier et mesurer cette dose.
Le radon est un phénomène naturel invisible et inodore à l’œuvre partout à la surface de la planète. Gardez à l’esprit que c’est l’exposition au radon sur le long terme qui représente un risque et que le seul moyen de les identifier est de procéder à un dépistage. Les niveaux de références sont ainsi à considérer comme des indicateurs mais l’objectif reste bien de maintenir aussi bas que possible les niveaux de radon.
