L’expérience d’un territoire pionnier en matière de mesure du radon : La Suède
Les données de mesure disponibles sur plus de 15 000 lieux de travail situés en Suède indiquent que des niveaux de radon élevés en étages sont loin d’être une exception. En effet, les résultats de cette étude confirment l’importance de s’assurer de la complétude du dépistage radon initial et de ne pas sous estimer la nécessité de poser des détecteurs même dans les étages, notamment dans le cadre de dépistage radon sur les lieux de travail.
Après plus de 30 ans de mesure du radon, l’étude de la base de données du Laboratoire de Radonova permet de confirmer que sur les lieux de travail, il est impossible de définir un modèle type applicable uniformément des lieux ou l’on retrouvera à coup sûr des niveaux de radon élevés. En effet, la présence d’un système de ventilation fonctionnel peut entraîner des différences locales de pression plus importantes qu’en cas d’absence de ventilation. De ce fait, il est courant de retrouver des niveaux de radon élevés à des endroits ou l’on ne s’y attend pas.
« Nous savons que la proportion de lieux de travail avec de fortes valeurs de radon est relativement élevée. Ce qui ressort maintenant, c’est qu’il n’est pas possible de dire à l’avance si un certain type de pièce ou de sol présente un risque accru par rapport à un autre. La dispersion en termes de valeurs mesurées sur différents niveaux est élevée, autour de 90 %, et semble indépendante des étages. Les lieux de travail souterrains ont souvent des niveaux de radon élevés, mais ils sont relativement peu nombreux comparés aux lieux de travails de surface ou en étage. Par ailleurs, dans ces lieux de travail, la sensibilisation aux dangers du radon est généralement plus élevée », explique Tryggve Rönnqvist, directeur technique chez Radonova.
« En raison de la grande disparité des résultats de mesure, il est important qu’un nombre suffisant de détecteurs soit déployé afin d’exclure de facto tel ou tel lieu simplement car il présente à priori moins de risque. L’application du principe de précaution visant à maximiser le nombre de points de mesure dès le début du dépistage et même dans des endroits à priori moins sujets au radon devrait être systématique. En effet, la définition d’une cartographie précise du risque radon permettra le cas échéant d’éviter d’avoir à refaire une nouvelle campagne pour compléter la première si d’aventure des niveaux de radon élevés étaient découverts. Par ailleurs cette nouvelle campagne ne pourrait se faire dans les mêmes conditions que la première et impliquerait donc . Elle générerait aussi un surcoût et un retard significatif dans le processus du dépistage. En effectuant une mesure appropriée dès le départ, les entreprises évitent donc potentiellement de nouvelles mesures longues et in fine plus coûteuses. Par ailleurs, une cartographie précise permettra une action plus ciblée dans la mesure ou il serait nécessaire de réduire les niveaux de radon », poursuit Tryggve Rönnqvist.