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Retour sur les rencontres scientifiques interdisciplinaires radon de Marseille

By mai 26, 2025Actualités

Le radon, un gaz radioactif naturel à la mauvaise réputation

Pour les personnes sensibilisées, la question du radon est très souvent associée à la prévention contre le cancer du poumon, une menace invisible, la qualité de l’air intérieur, le dépassement du niveau de référence, la dose efficace, le code du travail, le code de santé public, etc… bref, on pense très souvent à la radioprotection. Et c’est bien normal quand on sait qu’environ 3000 décès par cancer du poumon dû au radon sont à déplorer chaque année en France.

Le sujet de la protection des personnes vis-à-vis des effets néfastes d’une exposition au radon et les actions en matière de prévention du risque radon tendent à occuper la quasi-totalité du peu d’espace médiatique accordé au radon. Pour autant, qui s’est déjà posé la question de savoir si le radon pouvait être utile à quelque chose ?

Attachez vos ceintures, redressez votre siège et relevez vos tablettes car les trois jours de conférence qui viennent de s’écouler à Marseille du 14 au 16 mai 2025 nous ont emmené dans un monde bien réel où l’on utilise le radon pour faire avancer la recherche scientifique.

Le radon, un gaz radioactif finalement très utile

Les trois jours de conférence scientifiques interdisciplinaires sur le radon organisées à l’initiative de la communauté scientifique française à Marseille ont été l’occasion de rappeler ô combien le radon est un gaz spécial.

Ses propriétés chimiques et sa radioactivité naturelle en font à la fois un objet d’étude particulièrement intéressant pour faire avancer la recherche scientifique, mais également un outil particulièrement efficace pour comprendre certains phénomènes naturels.

Le radon est un élément inerte, c’est á dire qu’il ne forme pas de molécules. C’est un gaz dont la température de fusion est particulièrement basse. Autrement dit, la stabilité chimique du radon en fait un traceur idéal en sismologie et en volcanologie.

Et si le radon pouvait un jour sauver des vies ?

Lors de la conférence, plusieurs présentations ont relayé des études de terrain. Et notamment sur le volcan le plus actif d’Europe : l’Etna en Sicile. Ces études ont permis de comprendre l’importance de la mesure du radon dans les milieux volcaniques. L’étude des concentrations de radon dans les laves et les scories rejetés par le volcan permet en effet de mesurer avec une relative précision les temps de migration du magma depuis la chambre magmatique jusqu’à la surface. Le radon est alors ici utilisé comme un traceur.

Même s’il est encore trop tôt et trop incertain d’affirmer que la mesure du radon corrélée à d’autres indicateurs permet de prédire avec certitude les éruptions volcaniques, il est possible de croire que le radon permettra peut-être un jour de sauver des vies…

Le radon comme un outil de compréhension de la dynamique environnementale

Le radon en tant que traceur est également utilisé par des chercheurs pour comprendre la dynamique des eaux dans les zones humides que l’on sait d’utilité absolument majeure dans l’équilibre climatique d’un territoire. La mesure du radon dans l’eau de ces zones humides permet en effet d’en modéliser la provenance. Cette compréhension du phénomène rendu possible par l’utilisation du radon comme un traceur permet aujourd’hui une meilleure gestion et une protection plus efficace de ces milieux sensibles.

Le radon dans les laves, le radon dans l’eau, et dans l’air alors ?

Ces trois jours de conférence ont rassemblé plus de 70 participants. Preuve en est de la spécialisation du corps scientifique français sur la question du radon en lien avec les phénomènes géologiques. Malgré cela, l’étude du radon comme traceur des masses d’air extérieures n’a pas été réellement traité lors de cette conférence. Alors même que la compréhension fine des transferts des masses d’air atmosphériques permettrait de mieux comprendre l’évolution du climat à l’échelle mondial. Pour étudier ces phénomènes et compte tenu des concentrations en radon très faibles dans l’air extérieur, il est nécessaire d’utiliser du matériel de pointe doté d’une sensibilité extrême, de l’ordre de 0.5 Bq/m3. Ces études sont rendues possibles grâce à ARMON, un appareil de mesure développé par Radonova et dont Dag SEDIN, senior advisor chez Radonova a fait la présentation en début de conférence.

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