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Interpréter les résultats d’un dépistage radon

Le Bequerel par mètre cube, l’unité de mesure de l’activité volumique du radon

Les résultats d’analyse d’une mesure du radon réalisée avec des détecteurs passifs type Radtrak³ ou Rapidos sont exprimés en Bequerel par mètre cube (Bq/m³). Le Bq est l’unité de mesure de l’activité radioative. Autrement dit, 1 Bq correspond à la mesure d’une désintégration radioactive d’un élément radioactif donné.

Les détecteurs de radon type Radtrak³ ou Rapidos vont enregister physiquement une trace sur le film sensible contenu à l’intérieur du détecteur à chaque fois qu’une onde Alpha, issue de la désintégration radioactive du radon, percute le film.

Lorsque les détecteurs sont analysés en laboratoire, le nombre de traces laissées sur le film sensible est comptabilisé ce qui permet de déterminer l’exposition du détecteur au radon, c’est à dire le nombre de fois que le détecteur à enregistré la désintégration d’un atome de radon. Par ailleurs, comme le volume de la chambre de mesure du détecteur est connu, le laboratoire peut alors déterminer l’exposition au radon qu’a subi le détecteur. Il suffit ensuite de rapporter cette exposition à une unité de temps pour déterminer une concentration que l’on exprime en Bq/m³.

Comment lire les résultats de mesure ?

Pour chaque détecteur, nous indiquons la valeur mesurée la plus probable avec une incertitude de mesure. L’incertitude est indiquée avec un niveau de confiance de l’ordre de 95%.

Si l’on prend l’exemple d’un résultat de mesure affichant 150 ± 30 Bq/m³, cela signifie que la valeur réelle de la mesure se situe dans un intervalle allant de 120 à 180 Bq/m³ avec comme valeur la plus probable 150 Bq/m³. Dans cet exemple, on peut donc déduire que sur la période de mesure qui a été indiquée par l’utilisateur, la concentration moyenne en radon se situe entre

Quels sont les niveaux de référence à considérer ?

Trois niveaux de rédférence sont régulièrement cités dans la littérature faiant référence au radon.

Le premier est un niveau de référence est fixé à 100 Bq/m³. C’est le niveau de référence considéré par l’OMS comme le seuil à partir duquel le radon peut avoir des conséquencsur la santé et notamment le développement de cancer du poumon.

Le deuxième niveau de référence est de 300 Bq/m³. Selon le code du travail et le code de la santé publique, il est obligatoire d’entreprendre des actions pour réduire les niveaux de radon dès lors que les résultats de mesure indiquent un dépassement de ce niveau de référence.

Enfin, à partir de 1000 Bq/m³, le code du travail et le code de la santé publique précisent que la mise en oeuvre d’actions correctives doit se faire sans délai.

A noter que ces niveaux de référence ne correspondent pas à un niveau de dangerosité mais bien à des « seuil d’action » faisant référence à des situations types globalement admises comme récurentes dans le milieu professionnel. Ainsi, on considère le seuil de 300Bq/m³ car rapporté à une durée de travail de 8h, on considère que la dose de radiation reçues sur une année dans un tel environnement est dangereuse pour la santé.

Comment se situer vis à à vis des niveaux de référence ?

L’appréciation de la dangerosité des niveaux de radon que l’on mesure dépend dans un premier temps du contexte juridique.

Dans le cadre d’une mesure réglementaire (code du travail ou code de la santé publique), le niveau de dangerosité est défini réglementairement et est fixé à 300 Bq/m³. Ce niveau de référence a été choisi par les autorités de santé car lorsqu’on rapporte une telle concentration moyenne à une occupation de 8h par jour des lieux cinq jours sur sept, on obtient une exposition moyenne aux rayonnements ionisants issus du radon qui justifient une action pour abaisser les niveaux de radon. A noter que certains pays comme la Suède ont choisi d’abaisser ce seuil réglementaire à 200 Bq/m³.

Dans le cadre d’une mesure volontaire, comme celles réalisées par un particulier dans un logement, il n’existe pas de réglementation car l’occupation des logements est moins prévisible que les lieux de travail. De ce fait, la dangerosité du radon doit s’évaluer au cas par cas en fonction bien sûr des niveaux de radon mesurés, mais également du temps d’exposition des personnes. 

Par exemple, un rapport d’analyse fait mention d’une concentration moyenne de :

  • 450 Bq/m³ dans une pièce occupée environ 2h par jour comme une salle à manger
  • 150 Bq/m³ dans une pièce occupée environ 8h par jour comme une chambre à coucher

Dans cet exemple, on remarque directement que la concentration en radon est 3 fois supérieure dans la salle à manger que dans la chambre. Cependant, quand on regarde le temps passé, on constate alors que l’exposition des occupants de ce logement sont finalement plus exposés au radon dans la chambre que dans la salle à manger.  Alors, même si la concentration en radon est plus importante en valeur absolue dans la salle à manger et dépasse même le niveau de référence, on peut penser qu’il est finalement peut être plus important de réfléchir à la qualité de l’air dans la chambre plutôt que dans la salle à manger.

A noter que les usages des espaces ne sont pas non plus figés dans le temps et qu’ils peuvent être amenés à évoluer. Le niveau de dangerosité conséquent d’une mesure de radon ne peut donc s’apprécier que par celui qui est en pleine connaissance du contexte dans le lequel s’est déroulée la mesure.

En conclusion, il est difficile d’établir avec certitude un seuil universel à partir duquel une mesure de radon peut être considérée comme dangereuse pour la santé. C’est la raison pour laquelle on parle de niveaux de référence et non pas de seuils par rapport au radon. Par conséquent, l’interprétation d’une mesure de radon doit se faire en référence cités dans la littérature scientifique plus qu’en termes de limite stricte.